Présentation de Jocaste
Jocaste, présentation
de Grégoire Cuvier
« Et comme il faut que le noyau du fruit se rompe pour que le coeur du fruit s'offre au soleil, ainsi vous faut-il connaître la souffrance » (Khalil Gibran, Le prophète)
Un carré de sable.
Un morceau de plage au bord d'une mer sur une île déserte.
Un lieu de solitude.
Un bout de nul part.
Apparaît Jocaste, habillé d'un vieux costume noir.
C'est un clown.
Il traîne quelque chose de lourd.
C'est une valise. Une vieille valise qui semble avoir beaucoup vécu. Beaucoup souffert aussi.
Il la traîne dans le sable avec beaucoup de peine jusqu?au centre de l'avant scène et s'assoit dessus.
Il regarde la mer.
Il scrute l'horizon.
Il guette.
Il guette avec beaucoup d'espoir un bateau qui viendra peut-être le chercher.
Il guette...
Et soudain il aperçoit quelque chose au loin !
OUI ! Il y a un bateau !
Et puis non... ce n'était qu'une illusion...
Plongé dans sa solitude, Jocaste s'invente alors un monde qui lui permet de survivre.
L'ilot désertique devient le théâtre de son imaginaire et le fait plonger au coeur de son être.
Ses rêves, ses souvenirs et ses fantasmes s'animent sous la forme d'une splendide jeune femme qui lui offre d'affronter ses démons, de transgresser ses angoisses et de parjurer ses peurs d'enfants !
Toutes les passions s'emparent du bout de bac à sable onirique et nous entrainent dans un tourbillon où l'âme humaine et ses errances sont passées au crible des corps et de l'image.
Jocaste est une allégorie du passage à l'âge adulte où la femme, tour à tour mère, amante, étrangère ou bien bourreau, est le témoin privilégié de cette mue douloureuse. De la présence de la femme, l'enfance sera transcendée et l'épanouissement de l'être se dessinera à l'horizon.
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